Connexion Mobile: Le guidage prédictif du trafic routier

Alors que le sujet de la disparition des panneaux annonçant les radars et de l'interdiction des avertisseurs de radar fait débat dans les milieux gouvernementaux en France, aux Etats-Unis, plus particulièrement en Californie, des organismes gouvernementaux appuyés par des sociétés privées s'essaient à la prédiction du trafic routier urbain.

Le California Center for Innovative Transportation (CCIT, Université de Berkeley, Californie), multiplie les initiatives dans le but de fluidifier le trafic automobile californien (Assistance au Département des Transport de l'Etat de Californie). Le projet Mobile Millenium se propose d'utiliser le GPS intégré des téléphones mobiles pour faire remonter les données de géolocalisation à des fins de prédiction de trafic. L'équipe en charge du projet garantit un haut niveau de protection des données (mise en place de moyens cryptographiques habituellement utilisés en milieu bancaire) de manière à emporter l'adhésion des automobilistes.

Le croisement des données de géolocalisation des GPS avec des détecteurs de trafic et une base historique conséquente, permettent au CCIT de donner aux automobilistes des informations de temps de trajet très précises. La publication de ces informations permet de réguler le trafic en conseillant des itinéraires alternatifs. Ce système n'est actuellement actif qu'à San Francisco et dans la baie.

Le projet initié par CalTrans aux États-Unis a essaimé en France avec CalFrance (partenariat entre CalTrans en Californie et le ministère du développement durable en France. Sont notamment impliqués en France, l'INRETS (Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité), le LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) et la DRAST (Direction de la Recherche et de l’Animation Scientifi que et Technique du Ministère des Transports français).

Les projets portés par CalFrance s'inscrivent dans le Grenelle de l'environnement. Parmi les 5 projets, l'un d'eux porte sur l'utilisation des technologies mobiles pour gérer le trafic routier. Il est soutenu par l'université de Paris Dauphine, l'École Polytechnique et l'Université de Berkeley.

Le programme vise à fusionner les technologies de communication sans fil (téléphones mobiles), les technologies de capture de données (GPS) et des systèmes de surveillance des infrastructures (capteurs intégrés dans les réseaux ). La collaboration a porté sur la définition d’une méthode de modélisation inverse pour reconstruire les champs de vitesse sur une autoroute. à partir des mesures fournies par des opérateurs de téléphones cellulaires dans le cadre de leurs futurs «Location Based Services». Utilisant l’intégration des technologies GPS dans les téléphones cellulaires, le projet a pour objet de développer de nouveaux algorithmes spécifiquement conçus pour traiter les données sur les postions et les vitesses fournies par les utilisateurs mobiles. L’approche se distingue des systèmes standard de surveillance basés sur les infrastructures qui utilisent les détecteurs fixes enfouis dans la chaussée, des données video, des radars.....Ces
nouveaux algorithmes pourront être utilisés pour estimer les durées de voyage, donner des informations sur les embouteillages et des conseils sur le choix d’itinéraire.

En collaboration avec NOKIA, une expérimentation a été réalisée en s’appuyant sur les équipements du laboratoire de Berkeley (GPS et téléphones cellulaires) pour tester la viabilité du projet.

Un tout autre projet, de pure initiative privée a également vu le jour en France; Comuto s'essaie dans la prévision du trafic en utilisant les déclarations de trajet de covoiturage qui transitent via son site CoVoiturage.fr. Voir ci-joint la vidéo consacrée à la prévision de trafic pour le pont de l'Ascension.