Connexion Mobile: Le Grenelle des antennes

Dans l'agenda de Chantal JOUANNO, secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie le Lundi 23 mars à 9h30 est noté un entretien sur le thème des antennes-relais avec des associations : Agir pour l’environnement, Priartem (Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile), Les Robins des toits. Le 26 mars ce sera au tour des opérateurs de téléphonie mobile d'être reçus par la secrétaire d'Etat, toujours sur le même sujet.

Ces rencontres s'effectuent dans le cadre de la lettre de mission qu'a envoyé le Premier Ministre à Mme Roselyne Bachelot, en tant que ministre de la Santé, lettre de mission qui fixe le cadre de ces rencontres à savoir. François Fillon : « l'hypothèse d'un risque pour la santé pour les populations vivant à proximité des antennes-relais de téléphonie mobile ne peut être retenue en l'état actuel des connaissances et compte tenu des faibles niveaux d'exposition autour des ces installations. »

Elles entreront dans une phase plus délicate à partir du 23 avril, date à laquelle associations et opérateurs téléphoniques seront confrontés les uns aux autres.

Une seconde facette du problème est constitué par les décisions de justice prises ces derniers mois contre les opérateurs (SFR et Bouygues), et demandant le démontage des antennes relais pour cause de nocivité pour la santé en s'appuyant sur le principe de précaution. Généraliser ce type de décision, entrerait manifestement en contradiction avec les obigations de couverture qu'a fixé l'Etat aux opérateurs de téléphonie mobile.

Troisième vision des choses, celle constituée par l'Académie Nationale de Médecine qui prend le contre-pied des récentes décisions judiciaires. Dans son communiqué en date du 3 mars 2009, elle rappelle les données scientifiques suivantes :

Les antennes de téléphonie mobile entraînent une exposition aux champs électromagnétiques 100 à 100.000 fois plus faible que les téléphones portables : être exposé pendant 24 heures à une antenne à 1 volt par mètre donne la même exposition de la tête que de téléphoner avec un portable pendant 30 secondes.
On ne connaît aucun mécanisme par lequel les champs électromagnétiques dans cette gamme d’énergie et de fréquence pourraient avoir un effet négatif sur la santé. L’OMS et le Scenihr se sont prononcés unanimement sur l’absence de risque de ces antennes.
Elle s'étonne par ailleurs que l’arrêt de la Cour d’Appel de Versailles puisse s’appuyer sur une erreur scientifique manifeste en prenant en compte le "risque démontré" de champs d’extrêmement basse fréquence émis par ces antennes. En réalité, d’une part les antennes de téléphonie mobile émettent exclusivement en haute fréquence.

Rappelant au passage un argument irréfutable : «les téléphones mobiles, et donc les antennes, permettent de sauver chaque année des centaines de vies humaines» alors que jamais elles n'ont causé la moindre mort.

Pour l'instant rien n'a suinté des entretiens d'avant hier. Au vu des mouvements contraires sous tendant les problématiques, l'issue du débat et la direction qui sera prise sera intéressante à analyser car probablement fondatrice de la politique à venir en matières de télécommunications mobiles pour la France.